02sept 09

Ceci est une longue note que j’ai rédigée après un Week End studieux, à partir du décryptage du discours que j’ai eu à faire à la fin de notre réunion de notre remue méninges à Clermont Ferrand. J’ai travaillé au fil de mon déplacement à Bruxelles et en partie dans l’hémicycle de la commission des affaires étrangères pendant que coulait le fleuve des interventions pleines de morgue impérialiste des rapporteurs sur l’énergie, les visas et ainsi de suite et le harcèlement d’une minute de temps de parole de mes collègues. Penser le clavier au bout des doigts détend. Pas sûr que d’en lire le résultat aille de même. Voyez. Je parle des primaires, de notre proposition faite à l’autre gauche de se regrouper pour les trois prochaines élections. Et aussi de concepts présentés au fil du remue méninges.

 RENTREE SOUS PRESSION PRIMAIRE

Fichues primaires ! Il est pitoyable que la rentrée de la gauche politique se soit faite sur un sujet aussi éloigné de toutes les réalités qu’affrontent le pays et notre peuple. Il est frappant de voir que celui qui passe pour en être l’ingénieux artisan est depuis peu en même temps membre du comité Juppé-Rocard chargé par Nicolas Sarkozy de faire des propositions concernant l’usage à faire du grand emprunt qu’il a décidé de lancer et dont les conséquences seront autrement concrètes que le mécano électoral dont toute la gauche a été sommée de débattre. Il est également frappant de voir que la pression pour cette trouvaille est orchestrée conjointement par des personnalités du Centre et des socialistes, des banquiers d’active et des syndicalistes à la retraite, tous auto proclamés comme précieux dépositaires de l’avenir de la gauche. L’injonction éditoriale sur le sujet a été d’une telle violence qu’elle a emporté toutes les résistances pourtant argumentées que contenait le parti socialiste peu de temps auparavant encore. Je ne crois pas cependant qu’il faille voir ce mécano comme une simple combinaison technique pour « rénover » le système de désignation des candidats de gauche aux élections. Selon moi, on ne peut pas dissocier l’instauration des primaires à gauche du projet politique que visent ceux qui ont poussé cette idée. Il ne manque pas d’esprits avisés qui savent à quel point ce système des primaires induit tout un large ensemble de conséquences. Il n’en n’est pourtant pas débattu. La scène politique semble subjuguée davantage que convaincue.
DISSOUDRE LA GAUCHE?
Mais à la vérité, je ne crois pas que cette idée puisse s’imposer autrement que par cette sorte de passage en force tant elle bouscule jusqu’au fondement l’édifice sur lequel est construit la gauche. Il aura peut-être raison de la gauche elle-même. Je veux rappeler que ce ne sera pas la première fois. Je signale que les innombrables références au système américain s’accompagnent toutes d’un voile d’ignorance volontaire très troublant. Aux Etats Unis le système des primaires commence par la marginalisation des partis de gauche. Mais combien savent qu’il n’y a pas que deux candidats aux USA. Tous les autres sont effacés du tableau du fait même des primaires. A commencer par le candidat socialiste. Ces primaires fonctionnent de plus comme l’antichambre obligée où se bousculent tous les lobbies, carnet de chèques en main. Ils se remboursent ensuite sur la bête victorieuse, corrompant en profondeur l’esprit public nord américain et davantage encore celui de ses élites dirigeantes. Bonjour la modernité ! Un exemple plus proche peut-être également plus facilement analysé. C’est celui de l’Italie. Un concentré de désastre. Les primaires ont conduit à la fois à la liquidation de la gauche, dissoute dans un « parti démocrate » récusant l’étiquette de gauche, et à la plus lamentable défaite électorale de la gauche contre Berlusconi. Pour ne dire que cela. Pourquoi en irait-il autrement en France ? Déjà bien des analystes ont déjà largement démontré que les primaires invalident l’existence même d’une structure de Parti. A quoi bon en effet un parti quand un club d’affidés et un bon budget de communication suffisent pour mener la partie décisive. Au contraire, un parti, avec ses rythmes lents de décisions, ses structures collectives, ses obligations de mémoire, ses liens aux syndicats et associations, est un handicap majeur pour mener la guerre de guérilla médiatique, la course aux effets émotifs et tout ce qui va avec l’ultra personnalisation de la politique qu’implique une primaire. Je n’en évoque pas davantage à ce propos parce que le cœur de mon raisonnement à cet instant vise seulement à montrer comment le moyen choisi pour régler les problèmes que ce système prétend affronter les aggrave au contraire. Voyons cela.
INCITATIONS EGOTIQUES
On entend dire par exemple que les primaires seront le moyen de surmonter les conflits de personnes qui minent les états major politiques. Ce sera le contraire. Il les envenimera. L’égocratie va en effet se déployer sans retenue. Chacun devra en effet se rendre « intéressant » pour capter de la sympathie et de l’appétit médiatique. Plus intéressant et appétissant que le voisin. Dès lors la défaite équivaudra à une disqualification personnelle plus offensante et meurtrissante que ne le sera jamais aucune défaite des idées ou du programme qu’un candidat peut porter. La pipolisation pourtant battra son plein quoique veuille les protagonistes. Elle sera une arme de combat. Qu’on se souvienne des conditions et des mots avec lesquels Ségolène Royal annonça en plein milieu de la soirée électorale des législatives de 2007 sa décision de divorcer d’avec François Hollande. Cette pente sera amplifiée par l’environnement idéologique que construit ce type de consultation. Cela d’abord parce que les contenus politiques iront au rabais. En effet dans cette sorte de compétition celui qui l’emporte est celui qui provoque le moins de rejet. Le devoir de chacun des candidats sera donc de rogner soigneusement toute aspérité du propos qui lui aliène un secteur de l’opinion. Dès lors l’idéologie dominante a de beaux jours devant elle. La pipolisation et la dépolitisation iront de concert comme c’est la règle en la matière.
UNE MACHINE A NIVELER
Machine à égotiser, le système des primaires est de ce fait en même temps une machine à niveler. Mécaniquement le centre de gravité d’une telle compétition se déplace vers le moins disant, le plus central c'est-à-dire le plus centriste. La norme de sélection fonctionne à l’inverse de la compétition qu’elle est censée préparer. Car, le moment venu, dans la campagne électorale, face au candidat de droite ce n’est plus le moins disant le mieux placé. C’est au contraire la candidature ouvrant le plus de propositions offensives qui concentre l’attention, créé le débat et fait le succès. On voudra bien se souvenir en effet que les victoires électorales de la gauche, celles de François Mitterrand en 1981, comme celle de Lionel Jospin en 1997 se sont faites avec des programmes clivant et non sur des propositions consensuelles. De plus, l’un contre la peine de mort, en plus du programme commun avec les communistes et l’autre avec les trente cinq heures ajoutèrent des angles aux angles. Ici se touche un point essentiel. Une élection ne se réduit pas au marketing qui l’anime. Ce sont les programmes d’une part et la volonté de les accomplir des personnes qui les portent qui, en définitive, mettent en mouvement le grand nombre d’un côté ou de l’autre. Je parle là de l’élection, la vraie. Car à l’occasion des primaires il en va tout autrement.
LA LOI DU MOINS DISANT
Là, les votants sont abusés par la proximité idéologique des candidats. Tous sont censés être de gauche, je le rappelle. Leurs positions communes sont alors nombreuses. Les électeurs des primaires se disent alors que le vainqueur aura la sagesse de faire son miel de tout ce qui aura été dit et qui aura plu. Du coup les braves gens concluent qu’ils doivent choisir la personne qui a le plus de chance de l’emporter dans les urnes contre la droite. Comment peuvent-ils savoir duquel il s’agit ? C’est bien leur problème. Ils s’en réfèrent donc à ce que leur dit une autorité qui semble supérieure à tout a priori et à toute idéologie. C'est-à-dire l’opinion majoritaire des électeurs en général. C’est l’effet Panurge appliqué avec bonne volonté et assumé comme tel. Les participants aux primaires suivent donc le verdict des sondages. On se souvient du harcèlement sondagier qui accabla ainsi les socialistes dans la primaire que remporta Ségolène Royal. Elle était alors donnée gagnante contre Sarkozy avec 53 % des voix contre 47% au candidat de droite. Notons que le résultat final fut exactement l’inverse. Cet effet de nivellement n’empêchera pas pour autant un autre renversement de la dynamique électorale entre le processus des primaires et celui des élections elles-mêmes. Dans l’élection, quand plusieurs candidats sont présents à gauche, ils sont en compétition implicite. Mais leur discours est positionné contre la droite davantage que les uns contre les autres. Ceux qui se risquent à du démolissage dans leur camp, comme toute transgression de celui-ci en général, le paie souvent très cher. Ainsi Jean-Pierre Chevènement passa-t-il en 2002 de 14% des intentions de vote à 5% en quelques jours pour prix de son harcèlement contre celui qu’il appelait « chirospin » et pour s’être rapproché de l’extrême droite villièriste.
ET LA RESERVE?
Après ce tour d’horizon général j’en viens à quelques remarques à propos de la dynamique d’une élection. Si cette primaire est proposée à toute la gauche c’est un tableau singulier qui est mis en place. Passons sur le fait qu’il aurait été de meilleure pratique de consulter les partenaires avant de les mettre au pied du mur. Voyons plutôt le présupposé de l’affaire. Il y en a un. De taille. C’est que le candidat issu des primaires doit ensuite gagner l’élection dès le premier tour. Car pour le second tour il ne dispose plus de réserve de voix puisque toute la gauche est censée avoir été mobilisée et s’être déjà regroupée sur son nom. Comment peut-on imaginer cela ? Ce n’est pas possible. Alors ? La réponse est évidente. Le deuxième tour ne peut alors être gagnant qu’avec une nouvelle alliance. Du coup le premier tour de l’élection présidentielle se transforme en réalité en une primaire avec les centristes. Celui des deux qui arrive en tête s’accorde avec le suivant « contre la droite ». Démontrez le contraire ! Ainsi de toutes les façons et par tous les bouts, tant sur la forme, le contenu et la dynamique électorale, le système des primaires est une machine à se donner des claques. Elle égotise, pipolise, nivèle et divise la gauche au profit d’un glissement centriste. Et celui-ci pour finir est incapable de répondre aux attentes actuelles d’une société mise en tension par la crise et en demande de changements sociaux et écologiques radicaux dans la vie diminuée que mène le commun des mortels.
FAIRE UN PREMIER TOUR OUVERT
Critiquer les primaires peut être mal compris, ne nous le cachons pas. Beaucoup peuvent croire que la pluralité des candidatures au premier tour est aujourd’hui un handicap. Nous devons donc d’abord expliquer pourquoi nous croyons qu’il faut une candidature distincte de l’autre gauche à tous les premiers tours. Cela résulte de l’état de la gauche en général. Aujourd’hui il n’y a pas de projet ni de parti fédérateur à gauche. Si les socialistes font un tel usage de l’appel au vote utile et parfois même se mettent à mentir sur le mode de scrutin lui même, comme ils le firent aux élections européennes en prétendant qu’aucune liste faisant moins de dix pour cent ne pouvait avoir d’élu, c’est qu’ils ont conscience de ne plus susciter d’adhésion par leur projet ni par eux mêmes. Le vote utile, et tout le terrorisme intellectuel qui va avec, est une façon de tordre le bras des électeurs de gauche pour les forcer à vaincre des réticences dorénavant très profondément ancrées. J’affirme donc que la gauche ne peut avoir aucune dynamique électorale majoritaire sans avoir, du début à la fin du processus électoral, une stratégie d’addition de force plutôt que « d’offre contrainte » réductrice du type : c’est à prendre ou à laisser, en bloc et tout de suite, pour cause de vote utile. Seule la compétition loyale au premier tour, tournée vers la conquête de nouveaux électeurs, arrachés à l’abstention ou à la séduction de la droite, permet qu’au second tour, les électeurs ayant choisi, on puisse se regrouper sans perdre son identité ni ses motivations. Les primaires préparent des soustractions, nous devons préparer des additions. Encore faut-il que nous-mêmes, l’autre gauche, nous soyons capables d’incarner une perspective crédible. Disons tout net que ce n’est pas facile à faire admettre quand on affiche la division dans laquelle nous sommes.
FAIRE UN PAQUET AVEC LES TROIS PROCHAINES ELECTIONS
On ne peut donc en rester à la critique des primaires déclenchées par les socialistes. Si nous le faisions, si l’autre gauche s’y cantonnait, nous ne serions pas compris. Bien des gens se détourneraient même de nous. Surtout si, par-dessus le marché, nous en restons à l’état de division dans lequel nous sommes actuellement. Je pense à notre relation, nous le Front de gauche, avec le NPA. Car même si le Front de gauche est un acquis et un appui, même si on nous est reconnaissant d’avoir su nous rassembler dans ce Front qui soulève tant d’espoirs, on nous tiendra rigueur quand même de ne pas essayer d’aller plus loin. Il faut que nous fassions une proposition dynamisante. Attention ! La proposition que le Parti de Gauche fait à ce sujet, n’a pas vocation à fonctionner comme un préalable à des accords plus limités. Bien sûr ! Mais il faut bien que quelqu’un ait l’audace de proposer d’avancer. Je renouvelle donc notre offre. Faisons un paquet des trois élections, les régionales, la présidentielle et les législatives. Je ne demande pas qu’on règle aujourd'hui toutes les questions des candidatures, et moins encore celles des personnes. Mais je propose qu’on annonce ensemble notre engagement commun dans ce sens. Il serait décisif d’annoncer que nous constituons un front durable, un front pérenne ! Nous pourrions soumettre cette proposition au vote de tous nos adhérents respectifs, dans le cadre et les règles de fonctionnement de nos partis. Sitôt que cette orientation serait adoptée, alors, chacun saurait, dans tous les recoins du pays, que son modeste effort s’inscrit dans le temps, s’inscrit dans la durée, qu’aucune énergie ne sera perdue, que rien de ce qui est donné ne sera dispersé, mais au contraire viendra sans cesse jour après jour s’additionner pour créer le grand mouvement, la dynamique, dont nous avons besoin pour passer en tête de la gauche. Et donc entraîner notre peuple dans cette nouvelle majorité politique dont nous avons besoin pour gouverner ce pays et le transformer de la cave au grenier ! Ne croyez pas que j’exagère avec cette proposition, pour embellir la tâche politique qu’il y faut accomplir. La vérité est que nous sommes aujourd’hui en dessous de la main. Nous devons avoir une ambition à la hauteur des circonstances politiques du monde. Il ne faut pas rabougrir notre pensée politique. Notamment pour l’immédiat. Je pense aux élections régionales.
PENSER GLOBAL
Nous ne sommes pas en compétition uniquement pour des sièges dans les assemblées régionales. Les élections régionales ne sont pas une fin en soi. Elles prennent leur sens dans une perspective plus large, dans le temps et dans l’espace. Ce seront aussi des élections nationales. Elles constituent le dernier test avant la présidentielle. En ce sens elles la préfigureront par bien des aspects. Le bilan de la gestion des régions non plus ne saurait être l’unique critère de décision pour un esprit éclairé. A ce propos, je dis tranquillement que les régions de gauche, telles qu’elles sont gérées, ont déjà apporté beaucoup aux Français. Il est absurde, par sectarisme, de réduire leur bilan à la seule personne de tel ou tel président. Comme s’il n’y avait pas des vice-présidents, comme s’il n’y avait pas des équipes d’élus, comme s’il n’y avait pas des politiques de gauche pensées par tous qui ont été mises en œuvre ! Pour autant nous proposons de faire, partout, des listes autonomes de l’autre gauche au premier tour. Si nous proposons des listes autonomes au premier tour, ce n’est pas par détestation des socialistes ou par détestation de ce qu’ils sont devenus. Ni pour dénigrer le bilan des équipes sortantes. Nous le faisons parce qu’il s’agit de construire une dynamique populaire. Si l’on réduit le champ du premier tour, tous en rangs derrière les sortants socialistes, il n’y aura pas la dynamique majoritaire dont nous aurons besoin au deuxième tour. Car le résultat du deuxième tour nous importe profondément. Et nous ne sommes pas les seuls à comprendre cela, quoiqu’on en dise. Le NPA, lui aussi, s’est prononcé pour la fusion des listes à gauche au deuxième tour.
ELECTION ET REVOLUTION
Les élections en effet sont un front de lutte décisif. Ce n’est pas un espace secondaire comme le prétend une certaine logorrhée gauchiste. C’est même l’unique occasion où un tel nombre de gens, ceux que je nomme « le grand nombre » dans mes propos se mobilisent sur des objectifs politiques et sociaux en s’engageant par un acte personnel. Nous y construisons un rapport de force qui sera projeté dans l’espace social et civique comme c’est toujours le cas. Aucun mouvement social ne s’est nourri d’une défaite électorale. A l’inverse un bon rapport de force électoral stimule la combativité et l’imagination rebelle. Mai soixante huit est aussi l’enfant d’une percée électorale de la gauche, a un siège d’écart de la majorité, aux législative de 1967 ! L’articulation entre action civique électorale et action sociale, voilà ce que nous construisons. Mais tout commence par l’autonomie au premier tour. Il faut pour cela qu’il y ait une offre politique qui permette une telle capitalisation, qui permette à la fois d’enrichir le débat et d’amplifier la mobilisation. Sinon, les plus puristes d’aujourd’hui devront passer sous les fourches caudines du plus puissant, qui dictera le soir du premier tour où il faut signer la reddition et qui concrétiseront le lendemain les alliances centristes qu’ils préparent. Annoncer que nous faisons un paquet des trois prochaines élections, si nos partenaires en sont d’accord, c’est impulser une dynamique dont nous bénéficierons dès maintenant, dès le premier tour des élections régionales. Car chacun saura dès maintenant que son bulletin de vote dans l’élection régionale participe à une dynamique beaucoup plus large, qui s’amplifiera ensuite à la présidentielle et aux législatives ! Voilà le raisonnement politique que nous faisons. Il est possible de marier l’exigence de l’identité et celle de l’unité. Il est possible d’offrir une nouvelle ligne d’horizon politique à notre peuple sans sombrer dans une logique du tout ou rien qui nous condamne à l’impuissance et livre le pays à la droite pour longtemps.
RESSERER L’ALLIANCE AU FRONT DE GAUCHE
Je forme le vœu que chacun de nos partenaires actuels ou potentiels prennent la mesure du danger que représente le bipartisme durable que les primaires risquent d’instaurer en France au détriment de sa tradition révolutionnaire et républicaine. Alors le sentiment du danger pourrait faciliter de grandes avancées dont chacun comprendrait qu’elles sont une forme d’adaptation intelligente aux circonstances. Nous ne partons pas de rien. Le Front de Gauche existe. Il a subit l’épreuve du feu dans les élections. Il a permis l’élection de cinq députés au parlement européen. Il a enregistré un progrès en voix et en pourcentage unique dans cette élection avec celui des écologistes par rapport au scrutin et aux formations comparables des précédentes élections tandis que les deux premiers partis perdaient plusieurs millions de suffrages. La démonstration du contraire a été également faite. Le NPA n’a eu aucun élu au parlement européen. Si nous avions été unis, nous aurions conquis douze sièges ! Et nous aurions provoqué la défaite de plusieurs personnalités de droite et d’extrême droite, preuve qu’une élection est bien un front de lutte très concret. Notre proposition de « paquet» a donc d’abord une efficacité électorale en vue. Mais je ne veux pas cacher que nous, au Parti de Gauche, voyons plus large. Nous ne perdons pas de vue nos objectifs de long terme qui visent à faire naitre un « nouvel acteur politique » a vocation majoritaire. Nous voulions créer un nouveau parti du type de Die Linke allemand. Cela n’est pas possible, puisqu’il n’y a pas d’accord sur ce point. Le Front est donc la formule choisie pour rassembler des forces sans dissoudre leur identité et leur histoire. Pour autant l’expérience de la campagne des élections européennes a montré que dans la pratique cette formule équivalait bien souvent à une vie commune de parti. Peut-être est-elle même plus efficace sur certains points quoique les pesanteurs ne doivent pas être sous-estimées non plus. Le processus d’organisation de ce « paquet » peut nous conduire à avancer aussi vers des formes de travail commun plus pérennes et donc plus facilement réactives. Le comité de liaison entre les partis affiliés au Front pourrait devenir un comité d’animation permanent. Les structures indispensables pour conduire trois élections sur le plan programmatique et matériel y trouveraient leur compte. Et surtout la consultation démocratique des adhérents de chaque parti serait grandement facilitée. Est-ce irréaliste ? Est-ce trop vouloir d’un coup ? Peut être. On va bien voir. Mais je voudrai, pour plaider cette cause, faire valoir ce qu’est déjà la situation.
DEUX PARTIS IMBRIQUES
A l’heure actuelle le Parti de Gauche et le Parti Communiste siègent dans les mêmes groupes parlementaires dans les trois assemblées, ils sont en cours d’intégration dans la même association d’élus. Ce n’est pas tout. Nous venons d’engager la discussion pour notre adhésion au Parti de la Gauche Européenne (PGE) dont le PCF est déjà membre alors que d’autres partis communistes d’Europe comme le parti grec et le parti portugais refusent absolument d’y participer. A la fin, en l’état actuel tel qu’il est en réalité, la seule singularité serait ce fait qu’étant membres du même parti européen et du même Front politique national, nos équipe de directions y seraient moins intégrées que dans le plus modeste groupe d’élus municipaux. J’estime donc que la distance n’est pas si grande qui nous épare d’un approfondissement substantiel de notre alliance. La séquence n’est pas si longue à vivre d’ici aux législatives de 2012 pour qu’on s’interdise d’en faire l’expérience. Les bases y sont en tous cas. Dans ce schéma ce n’est pas seulement l’efficacité électorale qu’il faut avoir en vue. Plus exactement il faut considérer les moyens politiques que l’efficacité électorale peut nous donner pour peser sur l’avenir du Pays. Le Front peut et doit disputer aux sociaux démocrates le poste de pilotage de la gauche. Il ne peut le faire qu’en approfondissant ce qui fait son originalité c'est-à-dire le recours à la méthode de l’implication populaire, l’articulation des luttes sociales ou écologiques entre elles et avec la lutte politique, la pratique de « la gauche par l’exemple » dans les collectivités locales, le travail d’éducation populaire et la conduite d’une bataille culturelle constante, un internationalisme actif et concret. Rien de cela n’est réellement convaincant ni entrainant sans la synergie des forces que le Front rassemble. La main est tendue. Je suis sur qu’elle va être saisie. Et ce sera avec bonheur pour tous dans et autour de nos partis.
REMUE MENINGE
Nous venons de tenir un « remue méninge » à Clermont Ferrand. Nous aurions voulu que ce ne soit pas une « université » en raison de la signification d’enseignement des uns aux autres que le mot implique. Cela parce que ce n’est pas dans nos moyens. Nous sommes récents. Le parti de gauche n’a pas un an. Nous n’avons donc aucune des facilités de fonctionnement que procure les codes de vocabulaire communs, la profondeur des expériences vécues ensemble et ainsi de suite. Donc tout ce qui est dit doit être démontré, argumenté. Mais cette contrainte est extraordinairement féconde. Elle oblige à l’explicite. Et de la sorte, pièce par pièce, la cohérence idéologique qui se construit au fil de nos rencontres se met en mots précis et consciemment partagés. C’est cette cohérence qui porte notre visée de « nouvelle émancipation » et de « progrès humain ». J’en dis quelques mots. Au risque des rugueuses abstractions et des lourdeurs qui font sentir combien la peinture est encore fraiche….
ORDRE GLOBALITAIRE ET NOUVELLE EMANCIPATION
Nous parlons d’une « nouvelle émancipation » parce que l’humanité affronte une forme nouvelle de domination. Ou plus exactement parce que la domination de notre temps s’opère d’une façon nouvelle par rapport à ce qui a été connu jusque dans un passé récent. En effet, on doit toujours rappeler ce qu’est cette « mondialisation » qui nous encadre. Elle est nommée sans cesse de cette façon pour que le mot fasse une évocation généreuse et ouverte d’une réalité qui ne l’est pourtant guère. En fait la mondialisation est aussi vieille que l’occupation du monde par les êtres humains, aussi ancienne que l’interdépendance des premières sociétés humaines qui résumaient le monde connu d’elles. Ce qui est nommé « mondialisation » s’applique en fait à une réalité bien particulière. Il s’agit de la globalisation financière transnationale du capitalisme. Et cela même encore doit être précisé. Il ne s’agit pas seulement de la formation d’une sphère financière s’autonomisant de toute activité productive réelle et roulant à la vitesse de la lumière sur une masse en expansion constante de capitaux fictifs. Il s’agit aussi du processus par lequel cette sphère soumet tous les compartiments de l’activité humaine à ses fins. Dès lors ce qui semblait résulter d’un effet de la dynamique spontanée du système  capitaliste contemporain devient un acte conscient, un projet politique assumé. En ce sens la globalisation devient « globalitaire ». Cela signifie que la préservation, l’expansion et le renforcement de la domination de la sphère financière ainsi décrite devient une fin en soi. Elle vise politiquement, sous forme de texte de lois et de règlements, d’institutions et de constructions idéologiques à soumettre où éliminer tout ce qui contrarie sa dynamique. Le mot globalitaire est composé à partir du mot global. On comprend pourquoi. Et du mot totalitaire. En effet, il s’agit d’un nouveau totalitarisme. D’abord en ceci que sa dynamique propre étant hostile à toute régulation extérieure aux exigences du système lui-même, elle percute en premier lieu les mécanismes de la démocratie et davantage encore ceux de la République. En effet ceux-ci sont la source initiale de toute régulation. C’est d’eux que naissent lois et règlements dont les motivations mettent en œuvre des considérants humains d’ordre social, écologique et autres qui ont en commun d’instituer un intérêt général. Hors la dynamique générale de la globalisation financière repose sur la confrontation libre et non faussée des intérêts particuliers. L’antinomie est totale. L’ordre globalitaire n’est donc nullement le produit spontané du développement des sciences et des techniques notamment celles de la communication par exemple puisque ceci est sans cesse invoquée pour tout expliquer. Au contraire sciences et techniques, notamment celles de la communication, ont connu un développement particulier, une déformation pourrait-on dire, pour être mis au service de l’ordre globalitaire. L’ordre globalitaire est politique. Il se construit dans des relations politiques particulières avec des outils de dominations et de maintient de l’ordre spécifiques. Et parmi ses outils, il y a essentiellement ceux qui ont pour fonction de rendre désirable cette forme d’ordre aux yeux de ceux qui en pâtissent le plus et auraient le plus de raison de vouloir le rejeter, évidemment. On connait ce processus. D’aucun l’ont nommé « l’envoutement » pour décrire l’ambiance particulière qui est créée. Pour l’essentiel il s’agit d’inclure toute réalité sociale ou politique dans un environnement d’images et de concept dominant qui condamne en fait tout dévoilement de ses ressorts réels. Il est frappant de constater que de telles hégémonies culturelles sont invariantes d’échelle. Ainsi le rôle de la gestion sécuritaire du monde par les USA sous la bannière de la lutte contre « al Quaïda » entre en résonnance au niveau micro local avec la dénonciation de l’insécurité au pied de l’immeuble. C’est un même réseau de méfiance qui dresse et enserre les esprit depuis les inutiles fouilles à corps aux postes de contrôle des aéroport jusqu’aux portiques dans les collèges, de la méfiance de celui qui a une couleur différente à celui qui tousse en période de grippe aviaire ou porcine, des mises en scène spectacles continuellement anxiogène de l’industrie de l’information et du spectacle déversant à longueur d’émission ses actualités sanguinolentes jusqu’aux images de violence gratuite qui ponctue dorénavant toute création de « divertissement ». La « dissociété », selon le concept proposé par Jacques Généreux, qui résulte de l’atomisation des rapports sociaux dans le nouvel âge du capitalisme n’est pas seulement un fait social c’est aussi et en même temps un fait culturel, un mode d’organisation du consentement à l’ordre établi surtout parce que celui-ci est en réalité un vaste désordre blessant et mutilant pour chacun. Dés lors la nouvelle émancipation qui est visée s’applique à la lutte contre cette forme de la domination capitaliste de notre temps. Elle revisite tous les compartiments et objectifs de la lutte pour l’émancipation, celles qu’a si précisément décrites le philosophe Henri Pena Ruiz pour en comprendre la nouvelle forme dans ce contexte particulier de l’ordre globalitaire. Elle vise donc le cœur culturel autant que le cœur social du dispositif. Elle est, d’un même mouvement une bataille culturelle autant qu’une bataille sociale. Visant le cœur culturel du système, la nouvelle émancipation commence par dévoiler, pour les détruire, les mécanismes auto organisateurs simples qui lient les grands échelons de la domination économique et politique aux plus intimes qui les alimentent et les enracinent. Pensons ici, par exemple, à la domination patriarcale qui est la matrice de toutes les dominations violentes, ou à celle de l’accumulation qui est la matrice du productivisme.
PROGRES HUMAIN
C’est dans ce cadre que la notion de « progrès humain » prend son sens et sa portée révolutionnaire. Le mot progrès affirme que nous faisons notre l’idée de progrès, cela au moment où elle fait l’objet d’une mise en cause. Il est donc un parti pris philosophique. La société humaine est susceptible de perfectionnement et ce perfectionnement est ce que nous nommons le progrès. Parlant ainsi nous nous prononçons contre ceux qui pensent que le monde est comme il est et le sera toujours, peu ou prou, du fait d’une radicale incapacité des êtres humains à s’extraire de leur fondamentaux invariants, de leur nature en quelque sorte, de leur essence, et ainsi de suite, quelque soit le mot dont le mythe du péché originel est une si forte illustration. Ensuite l’adjectif humain vient dire quelle est la mesure du progrès qui est en vue. Le progrès n’est pas un mécanisme extérieur à son sujet, la personne humaine. Jacques Généreux a longuement expliqué comment on peut définir la ligne d’expansion de ce progrès là. D’abord il en fait une question concrète. Il propose que des indicateurs en soit construit. Nécessairement, la définition de ces indicateurs ne peut être qu’une création collective. Le progrès humain a donc un présupposé la démocratie qui rend possible sa formulation et la République qui en fixe par là même la visée collective. Bien entendu l’idée d’indicateur de progrès humain fait directement pendant à l’ancien concept « d’indicateur de développement humain » (IDH) que le PNUD a installé sur la scène avec un à propos formidable dans les années de sécheresse conceptuelle. Mais depuis la critique de l’idée de développement a bien irrigué les débats. D’autant que l’indicateur de développement humain inclus la mesure du PIB et que celui-ci fait l’objet d’une relativisation critique que l’on connait, en particulier depuis que se développent la mise en cause du productivisme et les thèses roboratives sur la décroissance.
Après tout cela, notons encore un enchainement d’idée. Le progrès humain est dans l’émancipation des êtres humains. L’une et l’autre chose sont les deux faces d’une même réalité. En ce sens leur racine commune est dans la lutte sociale et culturelle contre les dominations et donc contre leur matrice commune l’exploitation épuisante de l’homme et de la nature par le système de l’ordre globalitaire. Hum. C’est assez pour cette fois ci. Reprenons une activité normale et pensons autre. Mais en s’assurant d’abord qu’il ne s’agit pas d’une suggestion de « big Brother » !

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114 commentaires à “La Gauche sous la pression des primaires”
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  1. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    Merci Jean-Luc pour cet excellent exposé, mais permettez moi de reposer mes yeux pleins de larmes, d'abord des larmes à cause de la lecture de votre billet, puis des larmes de joie qui me viennent grâce à cet exposé, d'ailleurs je ne sais pas si c'est correcte d'appeler votre billet exposé ?
    Mais s'il ne fallait pas l'appeler ainsi veillez m'en excuser ?
    De toute façon c'est avec des gens comme vous que nous réussiront à battre la droite et Sarkozy !
    Vous me remontez le moral ! Et en avant pour le Front de gauche, avec le PG et ses alliers.
    Encore un grand Merci, nous allons les gagnaient ensemble ces batailles électorales !

  2. Se8astien dit :

    Dans le contexte explicatif de la mondialisation, "Globalitaire" me semble presque être un néologisme dans cette acception ô combien synthétique et pertinente :

    Globale + totalitaire = Globalitaire !
    Ce "pseudo-néologisme" serait-il un humanisme ? ;-)

    Comme auraient pu le dire "Little Richard + 1 romain" = Tutti Frutti te salutant !

  3. Matthias dit :

    Jean-Jack Queyranne, président PS de la région Rhone-Alpes, a déclaré dans un entretien au journal Le Progrès, hier 1er septembre qu'il voulait constituer une majorité arc-en-ciel allant du Modem au PCF.
    Pour rappel, en 2004, le PCF s'était allié au PS dès le premier tour. Depuis, quatre élus (ex-PS) ont formé un groupe PG.

    Il y a désormais un argument supplémentaire pour convaincre le PCF de choisir la voie de l'autonomie : toute autre décision en fera un allié conscient et prévenu du Modem...

  4. ramon82 dit :

    Ce post n°1 me laisse sans voix !
    La politique est un art difficile, et, devant, une contribution d'une telle consistance, n'avoir à apporter qu'un misérable commentaire à propos d'un "S" manquant à, certes, ce fleuron européen, en raison d'une touche insuffisamment effleurée sur l'ordinateur, donne à apprécier la qualité de l'analyste politique qui se cache si bien chez l'auteur de ce trait.
    Quant à la rareté des discours estivaux de M Mélenchon, peut-être conviendrait-il de conseiller au même, de se renseigner sur les emplois du temps de sa victime afin de revenir à plus d'indulgence en appréciant à leur juste valeur les activités de cette dernière, et à plus de sévérité pour la "portée" de ses propres anlyses.
    Ramon Orero

  5. Patrick 84 dit :

    Cela fait un moment que je lis avec grand plaisir, parfois avec émotion vos billets. Mais là... vous venez de me faire franchir un pas que je n'avais jamais fait : m'encarter :))
    Respectueusement, et surtout très amicalement des vôtres, Monsieur.

  6. ramon82 dit :

    Vous avez bien compris qu'il s'agissait du post n°3(annoncé n°1 pendant un court instant) dont l'auteur est M Cuvier,^pour que tout soit clair!

    "analyse", même au pluriel, s'écrit bien "an-a-lyses"....cette maudite touche à peine éffleurée....

    Ramon Orero

  7. ramon82 dit :

    Il va s'en dire, mais ça va mieux en le disant, que si les modérateurs modifient la parution des posts au fur et à mesure de leur publication, nous y perdront tous notre latin et peut-être aussi le reste...
    M Cuvier ayant "quitté" cette liste de réponses, mes 2 commentaires précédents n'ont plus de raison d'être. Aussi je les retire !
    Ramon orero

  8. robespierre21 dit :

    Hum... délicat à manipuler cette notion de progrès ! Y compris (et peut-être même plus) dans la notion de l'humain.
    Sans entrer dans le détail, quel est le sens de ce progrès en notre tout proche XXème siècle, sommet de barbarie entre tous, ère de l'ignoble et de l'inhumanité ? Quel siècle « moderne » que celui-ci.
    Il ne s'agit pas de faire porter non plus tous les maux aux systèmes (globalitaire et les autres, locaux). L'humain a sa large part, soit par adhésion, soit par laisser-faire, dans la situation actuelle. Et, même si vous le récusez, aucun système connu ne fera les hommes meilleurs ; tout au plus pourra-t-on limiter leurs capacités de nuisance.
    De plus, je pense que la notion de « progrès » doit être effectivement dépassée dans notre discours : qui sont les « progressistes » aujourd'hui dans notre pays ? La droite sarkonaze. Écoutez-les, ils n'ont que ce mot-là à la bouche : il faut être « moderne », vivre « avec son temps », etc. Ringardisant au passage un Parti Socialiste incapable de répliquer sur un thème a priori aussi facile. Tout le monde réclame sa part de la modernité.
    En revanche les décroissants nous invite à une autre approche : la véritable attitude aujourd'hui pour la gauche n'est plus dans le progrès (y compris apparenté à une recherche du bonheur), mais dans la conservation. Conservation de ce qui est fragile et qui nous permet d'exister, comme la nature, mais pas seulement. Et pour utiliser un mot plus beau, avec Orwell, nous devons être dans la préservation.
    Plus qu'en la notion de progrès humain, je crois en la notion d'épanouissement humain : non pas rechercher un homme nouveau, meilleur, mais un homme tel qu'en lui-même, conscient de ses forces et de ses limites, toujours capable du meilleur comme du pire, mais sachant renoncer à de vaines poursuites d'illusoires arc-en-ciels.

    Ce n'est pas tout à fait dans le sujet, mais pour se rappeler ce qu'est la barbarie encore aujourd'hui, et comme je sais que le sujet est sensible sur ce blog :
    http://www.survivalfrance.org/actu/4888

    En tous cas, merci pour ce beau morceau de réflexion politique, et pour le reste...

  9. Hold-up dit :

    A propos d'" envoûtement ", un livre à lire parmi d'autres :

    P.Pignarre/ I.Stengers :
    La Sorcellerie Capitaliste / Pratiques de désenvoûtement - ed. La découverte.

  10. maxou dit :

    Interview
    La Poste ou Poste SA ? Réussir le référendum du 3 octobre
    Le gouvernement entend privatiser La Poste, il en a réaffirmé cet été son intention. Comment s'organise le riposte ? Que disent les communistes ? Entretien avec Daniel Lebail, chargée des
    « Services publics » au Comité exécutif du PCF.
    Où en sont les projets du gouvernement sur la Poste ?
    Va venir à l'automne un projet de transformation de l'établissement public de La Poste en société anonyme. Il s'agit en fait de l'ouverture du capital à hauteur de 3 milliards d'euros pour
    « faire face », dit le pouvoir, à la « concurrence » en Europe à partie de 2011. le projet remonte à 2008. mis en difficulté, le gouvernement a dû le repousser à plusieurs reprises car il fait face à une vraie résistance dans la population et chez les élus, particulièrement les élus ruraux. Par ailleurs, la politique que mène La Poste depuis 2000 est néfaste : fermeture de bureaux, réduction de l'offre de service public, notamment dans les campagnes. Depuis 1997, elle n'embauche pratiquement plus de personnel à statut mais uniquement des contractuels ; aujourd'hui 43 % du personnel sont des contractuels...
    En vérité, l'ouverture du capital, c'est la privatisation. On peut entendre que le service public de La Poste ait besoin d'argent, mais elle aurait très bien pu se transformer en établissement public et commercial de manière à ce que ce soit l'État qui finance. C'est un choix idéologique qui a été fait par le pouvoir. Cela s'inscrit aussi dans le cadre de réduction des dépenses publiques ; le gouvernement ne veut plus mettre de moyens sur les services publics.

    Les résistances à un tel projet sont pourtant nombreux...
    En effet, il existe depuis longtemps de nombreux collectifs de défense de La Poste, un peu partout en France ; ici pour s'opposer à une fermeture de sites, ailleurs pour exiger que le bureau réponde aux besoins de la population (horaires, personnel...) Ces collectifs agissaient plutôt localement. Je pense notamment à la bataille engagée par nos camarades de Thionville. S'est mis en place un collectif national, représentatif, avec l'ensemble des syndicats et des partis de gauche, l'objectif étant de fédérer un peu toutes ces actions. Ce collectif a proposé d'organiser un référendum national contre la privatisation le samedi 3 octobre et demande à l'ensemble des maires d'aider à cette consultation. Nous sommes, PCF, ANECR, complètement engagés dans cette bataille, l'objectif étant que les mairies organisent partout un tel référendum. Je pense que même des mairies de droite, particulièrement dans les villages, peuvent y participer car la population est attachée au service public et les maires ruraux tiennent à leur Poste, souvent le dernier service public dans leur commune. D'ailleurs, l'Association des maires ruraux n'a pas approuvé ce projet. L'objectif est donc de réussir ce référendum, de faire en sorte que plusieurs millions de personnes se prononcent le
    3 octobre, d'ouvrir pour ce qui nous concerne les les mairies communistes, les mettre à la disposition des collectifs pour organiser ce vote. Là où les autorités refuseraient d'accueillir l'initiative, le référendum se ferait dans la rue, devant les bureaux de Poste, dans les quartiers populaires.

    On peut donc faire reculer le pouvoir ?
    Le gouvernement a déjà reculé sur ce dossier. A propos de la date, je l'ai dit, car il devait présenter ce projet plus tôt. Il a bougé aussi sur le texte. Au départ, l'ouverture du capital devait se faire avec des capitaux privés. Face aux oppositions, il propose à présent que l'ouverture soit simplement faite au public (Caisse de dépôts, entreprises publiques...). Sur le fond, cela ne change rien, on sait ce que signifie une transformation en SA (voir France Télécom ou EDF) ; l'argument donc n'est pas recevable mais il peut déduire ici ou là et il va falloir donc mener débat. J'ajoute que l'ouverture à la concurrence prônée par l'Union Européenne n'implique nullement privatisation du service postal. Bref, le pouvoir a déjà reculé, on peut encore le faire reculer. L'objectif est qu'il abandonne ce projet.
    Propos recueillis par Gérard Streff

  11. Migou dit :

    M.Mélenchon,

    Je trouve absolument exemplaire la voie que vous empruntez depuis la création du PG, et je partage complètement cette espérance d'unité entre toutes les forces de gauche antilibérales et anti-productivistes.

    Un seul regret pour moi, et c'est l'objet de mon commentaire : que vous ne fassiez jamais mention de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), qui est pourtant bien présente et qui aura son rôle à jouer dans la grande convergence de toutes les forces de l'autre gauche.
    Si vous ne les invitez pas dans vos discours d'appel à l'unité, qui le fera ? Certainement pas les médias dominants.

    A part cela, je pense rejoindre le PG dans les mois à venir, mais j'attends de voir le résultat de l'appel de Paul Ariès et Martine Billard pour un Parti de Gauche Ecologiste, et sa concrétisation dans la constitution du PG.

    Merci de faire ce que vous faites.

  12. mohamed dit :

    autant je comprends les arguments de Mélenchon pour son paquet commun aux trois elections regionales presidentielles et legislatives autant je ne souscris pas à son empressement consistant à fondre le front dans un nouveau parti politique genre dielinke qui est le modele pour lui a atteindre...à non sens c'est le meilleur moyen de faire capoter le front de gauche et les nouvelles perspectives qu'il ouvre..oui a un front de gauche rassemblent respectant les differentes composantes et s'elargissant a d'autres....et bien entendu presenter des listes autonomes au premier tour des regionales...en conclusion je voudrai poser une question a Mélenchon que fait on pour denoncer de maniere publique le service public de la "desinformation "et particulirement les crapules telles qu'yvesz calvi et arlette chabot...

  13. gerlub dit :

    Proposer des primaires alors que le camp d'en face n'en propose pas est une véritable abération ! D'ailleurs n'a-t-on pas déjà donné et vu le résultat ?

    Se laisser enfermer dans ce débat des primaires n'a aucun sens. Si le PS veut y aller qu'il y aille : c'est son problème ou plutôt l'un de ses problèmes : abondance d'egos !

    Mieux vaut, comme c'est dit dans ce billet, continuer à travailler à une véritable union des gens véritablement de gauche avec des propositions adéquates comme celles avancées par Jean-Luc Mélenchon.

    Face à la droite décomplexée seule une gauche décomplexée peut l'emporter !

  14. Intéressant, surtout le dernier point sur le progrès humain, à relier avec l'exigence écologique. C'est peut-être sur ce progrès humain nouveau qui reste à inventer et à imposer démocratiquement que le PG peut apporter idéologiquement à la gauche ?

  15. VERGNES dit :

    Il est regrettable que l’un des enjeux électoral des Européennes du FdG se soit concentré sur faire plus que le NPA, et que cette petite gué-guerre niveau cour de récréation ait reléguer au second plan la nécessité impérieuse de construire durablement un force politique qui sans ambiguïté et sans concessions s’attaque non seulement au personnel politique de droite, mais surtout à leurs employeurs : les capitalistes.
    Il est regrettable que le camarade Mélenchon, malgré son changement de cap sur la nécessité d’un engagement sur la durée, continue et persiste à faire référence aux résultats électoraux pour rendre responsable le NPA de la présence de députés d’extrême-droite. Cet argument est d’autant plus ignominieux, qu’il pourrait l’adresser à toutes les autres listes en présence en leur reprochant de ne pas avoir fait un score plus élevé pour barrer la route à l’extrême-droite. D’autant plus qu’on ne peut savoir ce que vaut électoralement le PG seul, pour le NPA on le sait, c’est 5% aux Présidentielles et confirmé aux Européennes.
    En clair il faut que le camarade Mélenchon se contente de parler pour le PG et n’entretienne plus la confusion entre PG et FdG, car au jour d’aujourd’hui le FdG est une coquille vide. Une coquille dont les initiateurs ne semblent plus vouloir y mettre la même chose.
    La différence entre le PG et le NPA n’est pas tant sur les propositions avancées que sur l’attente pour le PG de la décision du PC.

    Camarade Mélenchon, arrêtes de jouer au naïf.

    Camarade Mélenchon, arrêtes de tout mettre sur le dos du NPA, alors que tu sais parfaitement que le problème de l'unité aux Européennes et pour les élections à venir vient de la direction du PCF.

    Avec le mode de scrutin des Européennes, le PC voulait sauver ses élus et grâce à une alliance de circonstance a réussi à le faire. Avec un autre mode de scrutin pour les régionales son objectif est le même, et cette fois-ci l'alliance de circonstance se fera avec le PS.

    Sur ce point MGB est claire, elle déclare qu'elle ne veut pas d'un FdG en tête à tête avec la gauche de la gauche et refuse un FdG avec le Modem (ouf!). En clair le PC veut reconstituer une nouvelle mouture de'" l'union de la gauche" ou de la "gauche plurielle. Ce qui n'a plus rien à voir avec le FdG que le PC avait promis de poursuivre.
    Tout cela, tu le sais, tu es dans l embarras et tu continues à faire croire que le FdG version Européennes est un point d’appui incontournable alors qu’il n’a plus d’existence réelle sur le terrain.

    Et c'est bien pour cela que le NPA pour les Européennes exigeait un FdG sur plusieurs élections et n'a pas accepté de faire un coup électoral. La suite donne raison au NPA, ce vilain petit canard dont de tes tribunes de meeting (vidéos à l’appui) tu raillais la proposition d’accord durable en disant « Et pourquoi pas jusqu’à la Présidentielle pendant qu’on y est ! ». Et pour les régionales tu argumentais en disant que c’était absurde puisqu’on en connaissait même pas le mode de scrutin ! Et voilà qu’aujourd’hui tu proposes (à juste titre) jusqu’aux législatives de 2012. Alors arrêtes de faire l’oie blanche et reconnait que la proposition du vilain petit canard était cohérente et ne se résumait pas, comme tu continues à l’affirmer, à un faux prétexte pour ne pas rejoindre le FdG.

    En résumé le PG et le NPA veulent un accord sur plusieurs élections à la gauche du PS. Le PC veut un accord limité aux régionales avec le PS et ses alliés du moment. Voila bien deux positions distinctes. PG et PC emploie le même terme « FdG », mais ils ne parlent plus de la même chose.

    Alors oui, camarade Mélenchon il ne suffit pas de rencontrer Besancenot pour affirmer que l’accord est fait.(à nouveau regardes la vidéo sur le site PG). Au NPA les militants ont leur mot à dire. Certes cela prend donc un peu plus de temps, çà s’appelle la démocratie.

    Mais il vrai camarade Mélenchon que pour créer le PG il t’a suffit d’une annonce au journal de 20 heures. Pour créer le NPA cela a pris 1 an de débat entre les militants de base.

    Alors camarade Mélenchon, au lieu de continuer à critiquer publiquement le NPA, quand auras-tu le courage et la lucidité politique d’interpeller publiquement le PCF sur ses réelles intentions ?

    Toujours est-il que quelque soit la décision de la direction du PC, il apparait que de très nombreux militants ne partagent pas les propos de MGB. De très nombreuses personnes hors parti ont été séduites par un FdG indépendant du PS.

    Et c’est bien pour cela qu’il faut construire un Front de gauche anticapitaliste, et arrêter de suspendre sa construction à la seule décision du PCF qui de toutes les façons préférera toujours sauver ses élus.

  16. Hold-up dit :

    @ gerlub

    Vous avez dit :
    Face à la droite décomplexée seule une gauche décomplexée peut l’emporter !

    Et oui, gerlub; ça tombe sous le sens. Merci de le rappeler à ce très cher M. Luc Cuvier qui vient faire de douteuses allusions sur ce blog.

    A ce propos il n'est pas inutile d'aller voir les liens que donne Hadrien en rapport à la joute qu'il a sur le blog de M.Peyrellevade pour voir la mentalité de ces gens là, leurs idées étriquées, les entendre bavasser avec leur pseudo -science de l'économie, leur " libéralisme scientifique" infaillible (!) en pleine crise mondial du capitalisme financier. Crise qui ne fait d'ailleurs que commencer et dont nous devrons encore payer les milliards de dette dans vingt ans après avoir déjà payé pour la dette PRIVÉE des banques et des banquiers.
    Pourquoi parler de ça ?
    Mais parce que M.Peyrellevade est au Modem et que M. Luc Cuvier voudrait que l'on rejoigne ces gens -là, ces tristes personnes via les raisonnements primaires du PS - un parti qui s'est complètement déconsidéré auprès des populations, classes populaires et moyennes - et qui s'amuse avec des constructions formelles tandis que c'est du sens à leur entreprise qu'il devrait plutôt réinjecter.
    Pourquoi les gens ne votent plus pour le PS ? Mais parce que ça n'a plus de SENS précisément. Pas la peine de se raconter des histoires. Le PS les a déjà toutes écoulé sur le marché de l'enfumage politique. En appeler au Spectacle des Primaires et au flon -flon, renseigne non seulement sur l'état de panique de ces gens là mais aussi sur une certaine nullissime culture qui ne doute pas de celle de l'"entertainment" (culture du divertissement à la con d'origine US) - En gros, M.Cuvier applaudit à la déliquescence du Politique en marche, avec en ligne de mire " La Plus- Grande- Démocratie -Corrompue- Du -Monde " qui HIER était " La -Premières -Plus -Grande -Démocratie -Esclavagiste et Génocidaire -Du -Monde " tandis qu'ici en 1789 on abolissait l'esclavage et l'on donnait des droits à ceux qui n'en avait jamais eu.

    Et oui, au delà de cette pitoyable pantalonnade, les gens ont compris ou commence à comprendre que la néobourgeoisie collabore à nouveau "ensemble" sans plus de grande contradiction et que le PS n'est plus qu'un long corridor d'attente infinie pour enfermer le peuple et le citoyen afin qu'il n'agisse pas de lui -même et ne s'affranchisse pas des tutelles intéressées à ce qu'il n'agisse pas. Et bien désormais c'est raté ! Une fois décillés, il est difficile de réendormir les vivants.

  17. commandant P. dit :

    un article intéressant d'un gars de l'IRIS sur la course aux armements en amérique latine, même si je ne partage pas son "anti-chavez" assez primaire

    Course aux armements en Amérique latine
    28 août

    Par Thiago de Arago, chercheur associé à l'IRIS

    L'Amérique latine est une nouvelle fois marquée par des troubles politiques, après quelques mois de calme relatif. La situation au Honduras, qui a remis au goût du jour l'habitude du coup d'État militaire sur le continent, n'est pas encore totalement clarifiée. Le gouvernement non-reconnu de Roberto Micheletti, a jusqu'à présent résisté aux menaces de sanctions qu'il a reçues.

    Depuis que Manuel Zelaya, le président renversé du Honduras, a été arrêté et extradé, il est intéressant d'observer le rôle des principaux protagonistes du continent. Hugo Chávez, au Venezuela, a été le premier à défendre l'usage de la force pour rétablir le président Zelaya. Beaucoup plus habitué à la rhétorique qu'à la pratique, Chavez a fixé un délai à Micheletti pour qu'il accepte le retour de Zelaya, sans quoi il aurait à « faire face aux conséquences de l'utilisation de la force ». Comme nous pouvions nous y attendre de Chávez, le délai est venu et rien n'est arrivé. Dans cette affaire, l'attitude du gouvernement des États-Unis - et spécifiquement d'Obama - a viré au cauchemar pour Chávez. Obama, en déclarant que Zelaya devait revenir et que Micheletti devait quitter le gouvernement, a privé Chávez de l'utilisation de son refrain favori contre les Etats-Unis. Le discours du dirigeant vénézuélien se nourrissant de la confrontation avec les USA, toute situation dans laquelle les deux leaders partagent la même position vient forcément perturber l'habituel discours bolivarien de Chávez.

    Pendant ce temps, la situation au Honduras traîne en longueur. Le président renversé n'a pas le soutien populaire dont il aurait aimé profiter, et ne peut que constater qu'il n'y a pas de pression du public pour son retour. Dans le même temps, le nouveau gouvernement ne semble pas redouter une quelconque sanction. Comme il n'y a pas de dirigeants assez fous pour s'engager dans un conflit armé contre le Honduras, la situation est totalement entre les mains des auteurs du coup d'Etat. Le scénario le plus satisfaisant dans la situation actuelle aurait été le retour de Zelaya, avec la promesse d'élections législatives anticipées. Ainsi, il eût été probable qu'une troisième force politique, non liée à Zelaya ou Micheletti, s'impose et remporte le scrutin.

    Par ailleurs, la situation du Honduras a permis aux thèses conspirationnistes de fleurir de nouveau. Des rumeurs persistantes laissent penser que les coups d'Etat risquent de reprendre sur le continent, après la démonstration de la relative impuissance de la communauté internationale dans le cas du Honduras. Certaines personnes croient - tandis que d'autres prennent les paris ! - que le Paraguay sera le prochain sur la liste.

    Du fait de la neutralisation de Chavez sur le dossier du Honduras, l'attention s'est alors focalisée sur un autre sujet relatif au continent, à savoir la construction de bases militaires en Colombie. Moment inespéré pour Chávez, lui permettant de retrouver le souffle qui lui manquait. Cette officialisation est aussi tombée à pic pour Chavez car elle a dès lors totalement éclipsé l'annonce de la découverte dans des bases des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), d'armes suédoises vendues au Venezuela et que celui-ci avait semble-t-il fournies aux terroristes.

    Profitant de l'émoi suscité sur le continent par l'annonce de cet accord entre la Colombie et les Etats-Unis, Chavez a - classiquement - rappelé son ambassadeur de Bogotá et immédiatement dénoncé l'existence d'un plan d'invasion américaine contre son pays.

    La Colombie, tout comme les États-Unis, qui avaient préféré garder le silence le plus longtemps possible sur cet accord, ont dû changer de stratégie face à l'émoi de la communauté sud-américaine. C'est ici qu'entre en scène le président brésilien Lula, qui a ainsi pu faire part de sa préoccupation vis-à-vis du processus de militarisation du continent, rejoint par la présidente du Chili, Michelle Bachelet.

    La réponse vénézuélienne ne s'est en fait pas limitée à la traditionnelle rhétorique ou au rappel de son ambassadeur, puisque la possibilité d'implanter des bases militaires russes au Venezuela a alors été évoquée. Proposition officiellement rejetée par la Russie, qui a fait savoir qu'elle n'avait aucun intérêt à avoir des bases militaires en Amérique du Sud. Pourtant, la contre-proposition vénézuélienne était vraiment intéressante pour les Russes qui auraient pu, via ces bases militaires, fabriquer des armes dont le principal client aurait été le pays d'accueil, à savoir le Venezuela.

    Enfin, la position du Brésil fut de dénoncer les risques de la militarisation du continent. Il ne pouvait pas en être autrement de la part d'un pays qui, étant donné sa taille, est le leader du continent. Cette « course aux armements », si elle fait du continent une zone d'étude intéressante, la transforme également en zone potentiellement dangereuse. Quant au comportement brésilien, il est quelque peu hypocrite, lui qui est en pleine période d'achats de sous-marins nucléaires, d'hélicoptères de combat et d'avions de combat de quatrième génération. Ses décisions ont évidemment provoqué, par ricochet, le besoin d'acheter des armes en Argentine, au Pérou et en Equateur.

    Evidemment, le Brésil doit renforcer ses forces armées pour se préparer aux exigences de la puissance globale. Mais le plus étrange dans cette affaire, c'est que, dans le cas du Brésil, la souveraineté officiellement attendue des transferts de technologie, condition sine qua non des contrats en cours de négociation pour l'achat des hélicoptères, des sous-marins et des aéronefs, risque de faire de la France le seul fournisseur possible de l'armée brésilienne. La souveraineté du Brésil serait alors de façade, un seul pays « contrôlant » en réalité la fourniture des armes du pays le plus important d'Amérique du Sud.

    Quel est le lien entre tout cela ? Alors que les gouvernements du Brésil, du Chili et d'autres pays critiquent le processus de militarisation du continent, on voit bien que l'Amérique latine est en train de devenir le théâtre d'une rivalité impliquant trois superpuissances politiques (Etats-Unis, France, Russie).

    La France dispose de bases militaires en Guyane française, la Russie pourrait en établir au Venezuela, et les Etats-Unis disposent notamment de leurs bases en Colombie. Cette bande de terre, dans le nord du continent sud-américain, devient l'un des points les plus sensibles de la planète, pas seulement parce qu'elle est proche de l'Amazonie, mais aussi en raison de la tension créée par un homme (Chavez), de la guérilla terroriste en Colombie (FARC, AUC) et du processus de modernisation militaire du plus grand pays d'Amérique du Sud, à savoir le Brésil.

    Si le Brésil critique cette course aux armements, il devrait donner l'exemple en ne contribuant pas à la création sur le continent, d'une scène possible d'affrontements géopolitiques entre grandes puissances étrangères. Car l'achat d'armes à un seul pays est présenté comme justifiant, au moins un peu, la préoccupation de modernisation militaire de ses voisins.

    Par Thiago de Arago, chercheur associé à l'IRIS

  18. Hold-up dit :

    Quand on lit que c'est Chavez qui crée la tension on se frotte les yeux, on se pince !
    Et puis franchement ça commence à bien faire de parler des "Farc" comme un groupe " terroriste " à l'heure où des rumeurs enflent pour prochainement nous imposer comme futur président de l'Europe le criminel de guerre Tony Blair (!) qui se promène toujours en liberté et que le TPI, je l'espère, devra un jour juger pour avoir fomenté une guerre illégale et causé l'assassinat de 1 million 300000 personnes d'origine Irakienne.

    Quand à la Colombie, ce lien ne permet plus visiblement d'écouter l'émission depuis que son auteur vend en coffret celles-ci.C'est bien dommage pour un service public.
    http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/2000ansdhistoire/index.php?id=65377

    Je me souviens que l'émission sur la Colombie était franchement extraordinaire et remettait les pendules à l'heure. Jusqu'en 1948 la Colombie était un pays relativement pacifique et la gauche social-démocrate remportait quelques succès aux élections. Un accord entre progrès social et patronat semblait acquis comme en Europe, jusqu'à ce que l’assassinat à Bogota du dirigeant de gauche Jorge Eliecer Gaitan provoque une guerre civile - La Violencia - La droite oligarchique se mettant à assassiner soudainement tous les opposants politiques, ce qui plongea le pays dans le chaos pendant 8 années et fit 300000 victimes. L'oligarchie après la guerre refusa toute évolution de la société dans le sens d'un progrès partagé et continua sa politique de répression envers les acteurs sociaux.
    Certains mouvements politique furent eux aussi réprimés et certains groupes choisirent à nouveau la clandestinité - La guerre civile en Colombie n'est toujours pas terminée. Ceux qui se faisaient tués en masse sont allé dans la jungle pour survivre. Dans les années 80 certains en sont sorti croyant que la légalité était revenue. Mais rien n'avait foncièrement changé, on les assassinait encore, politiques, militants, syndicalistes, citoyens sympathisants ou pas, députés, élus municipaux, etc... tous assassinés et ça continue comme vous pouvez le voir ici :

    "Les assassinats de syndicalistes en Colombie se succèdent sans fin" :
    http://www.legrandsoir.info/+Les-assassinats-de-syndicalistes-en-Colombie-se-succedent-sans+.html

    A l'heure où le dictateur R.Micheletti ruine son pays, supprime les libertés publiques et les droits fondamentaux, assassine les opposants politiques et syndicaux, les journalistes et fait tirer sur le peuple, on se dit que ceux qui jouent la stratégie de la tension et poursuivent, en pleine crise économique mondiale, la Statégie du Choc, si parfaitement analysée par Naomi Klein, savent parfaitement à quoi ils jouent.

    Notons que la prolifération des bandes de jeunes délinquants hyper violents dans les villes (maras) qui s'assassinent entre rivaux est non seulement en lien avec la misère et la corruption mais aussi parce que tout est fait pour qu'on dénie toute expression politique aux populations pauvres, qu'on empêche le jeu normal électoral de s'exprimer sans menace, sans intimidation ou assassinat. Comment ne pas noter aussi le Féminicide - terme inventé pour ces contrées - où des massacres de masse de femmes sont quotidiens sans qu'aucune police ne trouve jamais les meurtriers ni les commanditaires... Tout cela est le fruit d'une droite fasciste qui ne veut rien perdre de sa puissance et de son règne total sur le pays. La tension oui effectivement, mais venant d'ailleurs, là où certains propagandistes - "les crachoirs à mensonges" - ne veulent pas en entendre parler.

    Il faudrait redonner un coup de main à M.Zelaya, faire des manifastations au même moment dans toute l'Europe en soutien avec le peuple Hondurien. Le futur G20 pourrait être la bonne plateforme pour se faire entendre.

  19. Hold-up dit :

    Tenez voici une nouvelle toute fraîche !

    Dans la droite ligne de mon envoi précédent - certes, un peu long mais pas inutile je l'espère. Souvenez-vous lors des consultations populaires pour changer la Constitution Vénézuélienne, tous les flots de mensonges et de haine déversés sur H.Chavez !

    ET SUR MANUEL ZELAYA ! Souvenez -vous !
    Lui il voulait consulter le Peuple, pas la chambre basse !

    Regardez :

    "La Chambre basse de Colombie a adopté mardi la loi référendaire ouvrant la voie à une modification de la Constitution qui permettra au président Alvaro Uribe de se présenter à sa propre succession pour un troisième mandat."
    http://fr.news.yahoo.com/3/20090902/twl-colombie-referendum-5c16fb8.html

    Vous vous rendez compte de ce que tout cela veut dire ! Que va nous dire Robert Ménard maintenant ? ha, mais j'oubliais, il est vrai qu'il travaille pour la dictature du Qatar !
    Un Coup d'État a été fait au Honduras sous le pretexte - d'ailleurs fallacieux - que M.Zélaya voulait ce représenter pour un autre mandat - ce qui est faux puisque le vote populaire aurait été effectué selon le calendrier électoral après la fin du mandat du président hondurien. Mais même si cela avait été vrai, n'est -ce pas au peuple de trancher ?
    L'oligarchie Hondurienne en a décidé autrement et la chambre basse elle, en Colombie, décide de la même opération mais pour remettre en selle son poulain Franquiste. Ce que les chambres basses acceptent, on le refuse au peuple partout ailleurs. Étonnant non ?

    J'éviterais ici en France de parler du vote de 2005 supprimé en 2008 par nos chers représentants du " peuple " mais ça me démange. Ne serions-nous pas à l'ère où la démocratie représentative s'oppose définitivement à la démocratie participative ? Il y a de quoi se poser des questions, non ?

  20. Pierre L dit :

    Hold-up dit:
    2 septembre 2009 à 20:44
    "J’éviterais ici en France de parler du vote de 2005 supprimé en 2008 par nos chers représentants du ” peuple ” mais ça me démange."

    De toute façon il y a déjà ici un mono-maniaque qui éructe sur cette affaire.

  21. commandant P. dit :

    oui, la faiblesse de l'argumentation du mec de l'IRIS sur "Chavez source de tensions" est évidente (et pas très digne d'un véritable travail universitaire) et cela sent à plein le "bouc émissaire"

    non, ce qui m'intéressait dans son point de vue, c'était la course aux armements sur la zone, qui est très inquiétante

    ensuite, sur la légitimité ou non du combat des Farc, c'est très piégeux, je botte en touche ...

  22. dorant dit :

    l'IRIS est un "institut de recherche privé", financé par des fonds privés, et qui n'a rien à voir institutionnellement avec la recherche publique : universités, CNRS, etc.
    Certains de ses chercheurs et de ses formateurs- puisque l'IRIS est également centre de formation- sont universitaires, mais ils y exercent à titre personnel et en recevant directement les émoluments auxquels ils ont droit de cet institut.

  23. Se8astien dit :

    Pertinent et synthétique,
    Tel est le ton de la critique
    De l'équation Globalitaire,
    Globale et Totalitaire

    Quasi pseudo-néologisme
    Dont vous brisez entier le prisme
    Ou se reflètent les rêves de guerre
    De vos plus fervents adversaires

    Par l'éclat d'une vive lumière
    Le mensonge est comme du verre
    Évidant, clair et transparent,
    Mais par ce feu se disloquant

    Le feu des mots est plus léger
    Que toutes les plumes des financiers
    Qui surplombent tant l'humanité
    En dénombrant leurs jours derniers

    Une arme souple sans projectile
    Porte la marque indélébile
    D'un vent soufflant "Révolution"
    S'agirait-il de Mélenchon ? ;-)

  24. Pulchérie D dit :

    J'ai particulièrement apprécié ce passage, parmi cet énorme travail de réflexion réalisé par J-L M " C’est l’effet Panurge appliqué avec bonne volonté et assumé comme tel. Les participants aux primaires suivent donc le verdict des sondages. On se souvient du harcèlement sondagier qui accabla ainsi les socialistes dans la primaire que remporta Ségolène Royal. Elle était alors donnée gagnante contre Sarkozy avec 53 % des voix contre 47% au candidat de droite. Notons que le résultat final fut exactement l’inverse." A extrapoler à la situation politique 2009-2010. Cette proposition d'élections primaires pour la gauche d'aujourd'hui me semble, sinon maladroite, mais plus vraisemblablement un piège qu'essaient de tendre les gens qui se disent de gauche,mais visent des objectifs aux antipodes de ceux qui désirent que la solidarité prédomine, que le grandes lignes de l'entraide humaine soient respectées.
    Je reviendrai sur ce sujet, ainsi que sur d'autres suggérés par cet excellent travai qui témoignent du degré de maturite du président du PG, que je remercie chaleureusement.

  25. augusto prieto dit :

    Les presidents de conseil general
    Que ouverterment proposent s'allier a la droite MODEM et exclure le NPA
    Tels que J.J. Queyranne
    Sont des provocateurs qui essaient de casser La Gauche
    Ils meritent de se voir repondre que
    Si bien dans le cas general l'autre gauche, la gauche Post-Clasique y no la Post Moderne, pourrait fusioner au deuxieme tour
    Mais dans ces cas cest NIET
    avec des leaders comme celui la cest NIET
    puisque on est deja prevenus
    donc, J.J. Queyranne ne sera president du conseil general avec les voix de l'autre gauche, il y a un autre qui veut s'auto-exclure?

  26. David dit :

    Quel excellent papier. La rentrée 2009-2010 commence sur les chapeaux de roue. Si, avec ca, tu n'es pas élu président, Jean-Luc ! Bon je rigole mais à moitié seulement.

  27. dudu87 dit :

    Bonsoir à vous,

    Le texte de notre camarade Jean Luc mériterait d'être diffusé en masse tant il est riche d'argument et de propositions. C'est un outil de travail, ce texte!
    Quelqu'un disait dans le précédant texte de notre hôte que nous n'avions pas besoin d'"homme phare", où quelque chose comme ça, parfois il est nécessaire d'avoir des "leaders" qui ouvrent les yeux, qui fassent réfléchir, n'en déplaise à notre "ami" Cuvier!
    Tiens au faite, j'ai oublié un "S" quelque part tu cherches @Cuvier!
    Il est vrai que nous pourrions chercher au PS longtemps une telle analyse!

  28. jennifer dit :

    post 15

    Oui Commandant P, il s'agit bien d'un antichavisme viscéral et non argumenté.

    Je cite "Comme nous pouvions nous y attendre de Chávez, le délai est venu et rien n’est arrivé". Ah oui? il aurait voulu que les armées de l'ALBA envahissent le Honduras! Quelle finesse d'analyse!

    De même plus haut, à propos de Chavez, il dit "Beaucoup plus habitué à la rhétorique qu’à la pratique". Malheureusement pour lui la pratique Chavez a montré qu'il savait faire. Il n'a pas seulement "parlé" des pauvres mais il a bel et bien récupéré l'argent du pétrole pour eux.

    Puis "Dans cette affaire, l’attitude du gouvernement des États-Unis - et spécifiquement d’Obama - a viré au cauchemar pour Chávez. Obama, en déclarant que Zelaya devait revenir et que Micheletti devait quitter le gouvernement, a privé Chávez de l’utilisation de son refrain favori contre les Etats-Unis" Au contraire il commence à être clair que si des secteurs néocons des USA sont bien derrière le coup d'Etat, cela s'est fait certainement à l'insu d'Obama qui venait de faire de grandes déclarations d'amitié envers l'Amérique latine. Chavez n'en est pas peiné et comme nous tous, il doit se réjouir des contradictions au sein des USA et faire tout pour attiser et creuser ces divisions. Il faut qu'Obama aille plus loin et décide vraiment de sanctions contre les putschistes dans la logique pacifique qu'il se dit prôner. Qu'Obama passe de la parole aux actes comme sur beaucoup d'autres dossiers d'ailleurs!

    Autre citation de ce Thiago "Le président renversé n’a pas le soutien populaire dont il aurait aimé profiter, et ne peut que constater qu’il n’y a pas de pression du public pour son retour." C'est tout à fait faux! Les gens se mobilisent et finalement se radicalisent. Mais c'est vrai qu'on est dans un statu quo à l'heure actuelle. Que va-t-il se passer? Il y a pas mal de gens qui prennent de plus en plus position contre le Honduras et la solidarité se construit, y compris en France. Difficile de dire où le vent va tourner...

    Autre ineptie de Thiago de Arago: "Du fait de la neutralisation de Chavez sur le dossier du Honduras, l’attention s’est alors focalisée sur un autre sujet relatif au continent, à savoir la construction de bases militaires en Colombie." Je ne sais pas s'il y a neutralisation de Chavez mais personne n'a gagné c'est sûr. La question de la Colombie ne vient pas comme un cheveu sur la soupe comme le laisse entendre Thiago de Arago mais est directement liée à ce qui s'est passée au Honduras. Derrière tout cela c'est Chavez qui est visé et son rôle de leadership dans la libération du continent sud américain, n'en déplaise à Thiago.

    Quant au soutien "terroriste" de Chavez aux FARC et aux armes suédoises trouvées, le sujet a mille fois été traité... ça en est fatigant!

    Franchement Chavez est bien dérangeant pour tous ces bien pensants qui veulent bien que les choses évoluent mais surtout sans que rien ne change, que le pouvoir reste bien dans les mains des oligarques etc... Chavez les gêne non seulement par sa rhétorique mais surtout par sa pratique et l'exemple qu'il donne et que suivent beaucoup d'autres pays d'Amérique latine.

  29. jennifer dit :

    J'ai oublié de dire que la droite vénézuelienne se mobilise pour faire de la journée de ce vendredi une journée internationale contre Chavez! Ils ne perdent pas le Nord et forcément le coup d'Etat au Honduras et les bases américaines en Colombie ça leur donne des aîles.

  30. julie dit :

    suite à cette dépêche, il faudrait immédiatement sortir M. Uribe en pyjama de son lit et de l'envoyer à Guantanamo pour tentative de maintien au pouvoir au délà du mandat en cours.

    "Colombie: feu vert du Parlement à un référendum sur la réélection d'Uribe

    (AFP) – Il y a 14 heures

    BOGOTA — La chambre basse du Parlement colombien a approuvé tôt mercredi la convocation d'un référendum sur une réforme constitutionnelle controversée qui doit permettre au président Alvaro Uribe de briguer le cas échéant un troisième mandat l'an prochain.

    Cette initiative, qui doit encore être entérinée par la Cour suprême, a été approuvée à une majorité de 85 voix contre 5 vers 00H00 locales (05H00 GMT mercredi) après un long débat de plus de douze heures.

    Le projet de référendum a déjà reçu l'aval du Sénat. La consultation doit avoir lieu d'ici à la fin de l'année, afin que la révision constitutionnelle entre en vigueur avant la présidentielle de mai 2010.

    A l'arrivée au pouvoir en 2002 de M. Uribe, toute réélection était interdite par la Loi Fondamentale. Mais une précédente révision de la Constitution avait permis la première réélection du président conservateur en 2006.

    M. Uribe, un avocat de 57 ans, est un proche allié des Etats-Unis. Il bénéficie d'une forte côte de popularité notamment en raison d'une politique de main de fer visant la guérilla des Farc. Il n'a pas cependant clairement dit s'il se représenterait à nouveau à la présidence.

    L'opposition parlementaire a dénoncé pour sa part une tentative de M. Uribe, dont les partisans sont majoritaires au Parlement, de se maintenir au pouvoir.

  31. julie dit :

    @hold-up
    vu trop tard ton post sur même sujet, mais la grossièreté de la manipulation en Colombie vaut bien un doublon.

  32. Hold-up dit :

    @ Julie

    No problemo ! C'est d'une telle arnaque cette histoire qu'on va pas arrêter de le répéter et bien au contraire il faut le faire. Quand on pense aux fleuves de haine que se sont ramassés sur la tronche H.Chavez et M.Zélaya jusque dans nos contrées, on peut le hurler à qui voudra l'entendre.

    Pour sûr, les BHL et autres crachoirs du mensonges vont se mettre à accabler le dictateur URIBE...non je plaisante.
    Cela n'arrivera pas bien évidement, c'est leur ami le Franquiste Colombien ! Lui même l'ami du dictateur Hondurien Micheletti et dont le seul État a avoir reconnu le nouveau gouvernement factieux est l'État d'Israël ! Cherchez l'erreur. Il n'y en a pas.

    Pour info (en Espagnol) :
    " Coup D'État au Honduras : laboratoire de la dictature au XXI ° siècle ? "
    ça serait bien une traduction Française...
    http://alainet.org/publica/447.phtml

  33. Hold-up dit :

    Visiblement ça y est c'est fait nous voila des " Terroristes " maintenant, nous les sympathisants et votants de la Gauche Unitaire Européenne :

    http://www.gue-uel.org/

    " Un avion d’Air France de nouveau interdit de survol " Interdiction de survoler le territoire des États-Unis - Washington ordonne encore le détournement d’un appareil pour cause de présence à bord d’un militant progressiste.

    Ce mardi 19 août, le vol de ligne Air France qui relie Paris à Mexico sans escale (vol AF438) a reçu des autorités des États-Unis une interdiction de survoler leur territoire, ce qui l’a obligé à contourner la Floride et le golfe du Mexique, prolongeant sa durée de vol de cinquante minutes. Motif de ce détour qui a coûté bien cher à la compagnie en combustible et aux passagers qui ont raté leur correspondance : la présence à bord de Paul-Émile Dupret, juriste belge, conseiller du groupe GUE-GVN du Parlement européen, militant altermondialiste et des droits de l’homme, qui se rendait a l’assemblée du Forum de Sao Paolo avec une délégation parlementaire. "

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15025

  34. jennifer dit :

    Pour les bordelais

    http://www.europalestine.com/spip.php?article4341

    Il y a déjà eu un contrat non conclu entre Veolia et Bordeaux de 750 millions d'euros pour la gestion des déchets urbains (cf le diplo de ce mois) car Veolia participe à la construction du tramway qui relierait directement les colonies juives de Cisjordanie à Jérusalem ouest, sans arrêts prévus dans les parties arabes qu'il traversera. Ce tram est donc un soutien direct à la colonisation en Cisjordanie déclarée illégales par le droit international.

  35. jennifer dit :

    @Commandant P

    Bonjour! Pour des info sur les changements militaires en Amérique latine, lis plutôt cela. Laisse tomber cet IRIS qui semble un repère de "contras" déguisés en démocrates...
    C'est en anglais. SI tu veux je traduirais en gros.

    http://www.vicuk.org/index.php?option=com_content&task=view&id=529&Itemid=30

  36. jennifer dit :

    L’ignorance de la plupart des responsables des partis politiques français [1] sur les profondes transformations en cours dans plusieurs pays d’Amérique latine - en particulier en Bolivie, en Équateur et au Venezuela - est confondante. Mais elle n’est pas fortuite, dans la mesure où elle permet à certains d’entre eux, à gauche, d’éviter d’expliquer pourquoi ils ont, eux, renoncé à changer leur société

    http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article112

    Commandant P:
    sur ce nouveau site, il y a un discours de Correa en espagnol sur les nouvelles bases militaires etc...J'ai pas le temps de le voir car je cours au boulot mais ce site a l'air très bien

    http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article110

  37. BA dit :

    D'après Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, la précarité touche de plus en plus les classes moyennes.

    Le Monde.fr : Comment vous êtes-vous préparés à la rentrée au Secours populaire ?

    Julien Lauprêtre : Les bénévoles du Secours populaire n'ont pas pris de vacances pendant l'été. Pour septembre, nous avons mis en place plusieurs initiatives, notamment envers les étudiants. En partenariat avec la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), nous avons par exemple collecté des tickets pour que les jeunes puissent accéder gratuitement aux restaurants universitaires. Nous avons également organisé des braderies afin que les familles les moins fortunées se procurent tout le matériel scolaire dont leurs enfants ont besoin. Ces initiatives existaient déjà l'année dernière, mais nous devons faire face aujourd'hui à une explosion des demandes.

    Le Monde.fr : Comment se traduit cette augmentation ?

    Julien Lauprêtre : En 2007, le Secours populaire aidait de manière permanente 1,6 million de personnes à se nourrir, se vêtir, avoir accès à la culture et aux loisirs. En 2008, ce chiffre est passé à deux millions. Cette année, le nombre de personnes en difficulté venant frapper à notre porte a encore augmenté. C'est un vrai drame que nous rapportent tous les jours les 1 400 permanences d'accueil et de solidarité de l'association présentes dans le pays.

    Le Monde.fr : Quelles sont ces nouvelles populations touchées par la précarité ?

    Julien Lauprêtre : A côté des sans-abri, nous accueillons de plus en plus d'étudiants, de travailleurs pauvres et de personnes âgées. Nos bénévoles qui ont des contacts dans les facultés et observent ces faits au quotidien nous parlent de ces jeunes, de plus en plus nombreux, qui ne mangent pas à leur faim. La plupart viennent pour prendre des repas ou nous demandent conseils pour l'accès au logement. L'année dernière, nous avons distribué 80 millions de repas à travers la France. Parmi les nouveaux visages de la pauvreté, nous croisons aussi beaucoup de travailleurs pauvres. Ce sont des cadres, des artisans ou des petits commerçants. Ils partent bosser sous le regard admiratif de leurs voisins au chômage, mais viennent nous voir le 14 du mois parce que leurs salaires ne leur permettent pas de vivre correctement. Ces gens ne sont pas inscrits aux services sociaux et c'est souvent assez difficile pour eux de s'adresser à nous.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/02/au-secours-populaire-nous-accueillons-de-plus-en-plus-d-etudiants-et-de-travailleurs-pauvres_1235012_3224.html

  38. Michel D. (PG11) dit :

    Le triste "bilan" d'Obama (par The Guardian britannique, mais trouvé sur Common Dreams (US) et en anglais donc) :
    Obama Losing the Left?
    http://www.commondreams.org/view/2009/09/02-3

    et sur Obama et l'Afghanistan :
    Obama's Meaningless War, par le grand Robert Scheer
    http://www.commondreams.org/view/2009/09/02-2

    Les commentaires des internautes nous rappellent que des camarades états-uniens pensent aussi comme nous et déplorent la politique officielle de leur pays !

  39. maxou dit :

    Pour le 150ème anniversaire de la naissance du fondateur de l’Humanité, le groupe toulousain reprend "Jaurès", la chanson de Brel. Et offre à l’humanite.fr le clip musical réalisé pour cet anniversaire. Dans l’Humanité jeudi, nos pages spéciales.
    http://www.humanite.fr/Zebda-l-hommage-a-Jaures

  40. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    post 36, Encore un manque de politesse de ma part, donc Bonjour à tous et toutes mes excuse !

  41. maxou dit :

    HD. Comment réagissez-vous lorsque vous voyez que de futurs chômeurs d’entreprises en France imaginent tout faire exploser avec des bouteilles de gaz ?
    M. C. On arrive aux limites de la démocratie. Si le patronat est sauvage, il n’y a pas de raison que les ouvriers soient des anges. Quand les patrons délocalisent, personne n’en parle. Quatre ouvriers qui prennent leur patron en otage, c’est aussitôt : « ça ne se fait pas ». Mais, ce qui ne se fait pas, c’est ce que fait le patronat. S’il ne veut pas se faire kidnapper, qu’il arrête de kidnapper des milliers de familles. Ils ne peuvent pas se comporter comme des délinquants et demander que les ouvriers se tiennent sages. On n’a pas le droit de demander cela. Combien y a-t-il d’exemples de délocalisation où les gars sont partis avec la caisse, les fichiers, etc., laissant les ouvriers sur le trottoir et disant : « maintenant, c’est à l’État de se débrouiller et de payer ». C’est des délinquants. S’ils se comportent comme des gangsters, il ne faut pas s’étonner qu’ils soient traités comme tel.
    http://www.humanite.fr/Les-4-verites-de-Manu-Chao

  42. Alain dit :

    Bonjour à tous,
    d'après radio nacional de Venezuela le FMI a attribué plus de 160 millions de dollars au gouvernement illégitime du Honduras (un premier versement de 150 millions a déjà été versé, le reste le sera la semaine prochaine)

  43. marsouin dit :

    bonjour,

    accepter les primaires, c'est se faire hara-kiri !
    Une fois ce système installé en France, cela en sera fini pour toujours et le choix se fera entre la droite et un centre-gauche (qui gouvernera comme la droite à quelques chouillas!)
    Non il fait absolument refuser de mettre ne serait-ce qu'un doigt dans ce stratagème souhaité par le PS qui se rend compte qu'il est en perte de vitesse et de conviction auprès des français!
    Bien au contraire il faut essayer de conforter l'autre gauche et j'espère que M.G Buffet ne cédera pas aux sirènes du PS et que O.Bezancenot finira ses simagrées qui n'ont aucun sens, mis à part de faire perdre des élus pour la gauche de la gauche! Il serait grand temps qu'il mûrisse et accepte une alliance avec le PG!

  44. Carol DEBY dit :

    A propos des primaires que proposent les socialistes.

    Il est évident que ces élections devraient se dérouler le plus tôt possible, pour le grand bonheur du PS.
    Aujourd’hui encore, par tradition, les sociaux-démocrates français représentés par le PS constituent encore une masse électorale importante. Leur cadres dirigeants, immuables, qu’on appelle dans l’Hexagone les éléphants, constituent en réalité le donjon gérontocratique. Leurs plans politiques sont ceux de 1981.
    Leur programme sera toujours de sauver la classe moyenne « d’en bas » (nouveau terme d’argot politique hérité des mémorables raffarinades) ; les prolétaires seront gentiment, ségolènement amadoués, par des procédés de dames patronesses souriantes; mais distantes (celles qu’on entarte comme madame Royal(e) ; on visitera les plus pauvres, on recréera les soupes populaires, car les casernes se multiplieront (transformation des hôpitaux) afin d’avoir de solides bataillons de lignards ; comme il y a cent ans, les miséreux feront la file pour remplir leur gamelle.
    Mais il faut se hâter de désigner les candidats de la gauche, car, dans cette période relativement calme, socialement parlant, les bourses maintenant leur graphiques horizontaux, grâce au soutien des gouvernements néocons, la masse électorale socialiste restera encore quelque temps peu affectées par les défections. Si le PS parvient à obtenir des primaires avant l’inéluctable seconde vague de dépression, le parc des gérontocrates, des éléphants, fournira les principaux candidats.

    Les partis de gauche autres que le PS, seraient fous d’accepter. D’ici 2012, la situation économique européenne aura encore changé et la masse des pauvres sera augmentée. Le PS verra que la « bravitude » a des limites lorsque le peuple a faim.
    Le FdG et le NPA n’ont que foutre d’élections primaires anticipées, où des candidats sénescents triompheraient, ceux-là même qui sont,au moins partiellement, responsables de la situation économique contemporaine, en même temps que leurs pareils des autres pays d’Europe occidentale. Les gérontocrates européens sont des lisbonnards. Dehors !

  45. Nipontchik dit :

    Pour combattre les falsifications historiques rien de mieux qu'aller chercher les documents à la source:

    "La Pologne projetait de démembrer l'URSS avant la Seconde Guerre mondiale (SVR)
    20:01 | 01/ 09/ 2009
    MOSCOU, 1er septembre - RIA Novosti. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants polonais projetaient de démembrer et d'anéantir l'Union Soviétique, a raconté mardi dans une interview à RIA Novosti le général Lev Sotskov du Service de renseignement extérieur russe (SVR).
    "Il y a parmi les documents déclassifiés ceux de l'Etat-Major général polonais qui témoignent de la présence à l'époque, au sein de cette structure, d'une unité spéciale chargée de travailler avec les minorités nationales sur le territoire de l'URSS", a indiqué le général Sotskov, rédacteur du recueil de documents déclassifiés intitulé "Secrets de la politique polonaise. 1935-1945".
    Selon lui, dans son activité contre l'URSS, l'Etat-Major général polonais s'assignait pour tâches principales de déstabiliser la situation en Ukraine, dans la région de la Volga et au Caucase, ainsi que de démembrer et d'anéantir l'Union Soviétique.
    A l'heure actuelle, les falsifications de l'histoire en Pologne sont érigées en politique d'Etat, a-t-il dit.
    "Les évaluations dénaturant le cours réel des événements émanent du gouvernement polonais. L'objectif principal est d'attribuer la responsabilité du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale à l'URSS tout comme à l'Allemagne nazie", a souligné le général Sotskov.
    "Nul doute que la Pologne a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, et c'est la raison pour laquelle on observe à présent une falsification des faits historiques. Ce sont justement les autorités polonaises qui ont catégoriquement rejeté en 1939 la création d'un front antihitlérien", a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
    Les documents prouvent que cette position polonaise n'avait rien de spontané, mais s'était formée au fil des années. Lors des visites de Hermann Göring à Varsovie en 1935 et 1937, les parties avaient convenu que la Pologne soutiendrait l'Allemagne qui exigeait la levée des restrictions sur les armements et appuierait l'idée de l'annexion de l'Autriche au Reich allemand (Anschluss), a poursuivi le général du SVR.
    De son côté, l'Allemagne s'est engagée de s'opposer en commun avec la Pologne à la politique de l'Union Soviétique en Europe.
    Et d'ajouter que, même au plus fort de la guerre, quand les services spéciaux des pays alliés considérait l'Allemagne comme leur cible principale, le Renseignement polonais, obéissant à son "gouvernement londonien", orientait ses efforts sur l'Union Soviétique."

  46. Vieuxrat dit :

    Je ne retrouve pas sur ce blog, pas plus que dans les débats politiciens d'autres partis, la prise en compte du fait majeur qui va bouleverser le monde dans les prochaines années: l'épuisement progressif des ressources énergétiques fossiles avec en premier le pétrole.
    Nous entrons bon-gré mal-gré dans la fin de l'aire industrielle et les soubresauts de la sphère financière en sont les prémices.
    Je recommande vivement à tous et à Jean-Luc en particulier la lecture du livre de Richard Heinberg : "Pétrole: la fête est finie"
    Si l'on intègre pas cette réalité dans un débat sur l'avenir du genre humain on parle dans le vide.

  47. Nipontchik dit :

    "Mais leur discours est positionné contre la droite davantage que les uns contre les autres. Ceux qui se risquent à du démolissage dans leur camp, comme toute transgression de celui-ci en général, le paie souvent très cher. Ainsi Jean-Pierre Chevènement passa-t-il en 2002 de 14% des intentions de vote à 5% en quelques jours pour prix de son harcèlement contre celui qu’il appelait « chirospin » et pour s’être rapproché de l’extrême droite villièriste. "(Jean-Luc Mélenchon)

    Outre que ce n'est pas très charitable pour JPC (mais ça on est habitué), je voudrais bien vous y voir Sénateur au cas où vous auriez contre vous 1 bloc des partis historiques de gauche (ça a l'air dans l'air du temps non? depuis notamment la réunion secrète PS-PC d'hier, annoncée dans "Le Parisien", et qui évidemment n'avait pas à l'odj la lutte contre le traité de Lisbonne).
    On verra si à vous seul vous serez capable d'attirer 5% des voix à 1 présidentielle, sans vous saisir des contradictions au sein du camp d'en face.

  48. spartacus dit :

    ha! jean luc quelle clarté dans tes propos.bien sur que les primaires proposées par le ps sont un piége à cons.le pg dit non,lepcf dit non,le npa dit non,la question semble régler.que lesmilitants du ps perdent leur temps et leur belle jeunesse a organiser une telle confrontation est navrant.il y a tant de combats a mener contre cette droite,digne héritiére du troisiéme empire.il est a parier,que le dirigeant socialiste qui sortira vainqueur des primaires sera celui choisi par la droite,par l'intermédiaire des sondages.hé oui, qui veut faire un pari avec moi.

  49. maxou dit :

    Bonjour Vieuxrat, je m'excuse de vous contredire mais à mon avis vous devriez fouiller dans ce blog et vous y retrouverez ce que vous cherchez, je suis certain que si vous cherchez bien.....


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